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Date de création : 03.03.2007
Dernière mise à jour : 28.02.2021
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Diem perdidi (54)

Publié le 11/10/2010 à 18:41 par clemenceaudupetitmoulin Tags : bialystok flaum noury diemperdidi kiev hitler
Diem perdidi (54)

Magazine officiel de l'US Army annonçant la mort d'Hitler, le 2 mai 1945 (Voir "Adolf Hitler" wikipédia).

 

Ce matin, fête du 1er mai (1945), discours en français et en russe.

Mésentente complète entre prisonniers français et... italiens, peu appréciés par nous !

On nous dit que nous rentrerons par Odessa.

Chouette !

Mais c'est quand même beaucoup plus long que par l'Allemagne directement, et puis

traverser toute cette immense Russie, cela comporte peut-être certains risques, c'est

certain même.

Et puis, j'aurais tant voulu être à Angers avant le 14 mai, ou le 17 !

 

Désillusion... c'est dur.

 

Ca y est ! Le 4 mai, départ de Bialystok... mais, est-ce pour un autre camp ?...

On nous entasse, pêle-mêle, dans des wagons à charbon sans toit, dans la poussière noire

mêlée à la neige.

Rien à bouffer et ça brinquebale !

Mais nous sommes partis !

 

Nous quittons la Pologne en direction de Brest-Litovsk.

Nous traversons les Marais du Pripet (du nom de la rivière qui les traverse), près de Pinsk.

Le paysage est laid, en ruines.

 

Nous sommes en Biélorussie (Russie blanche).

La rivière Pripet, qui se jette un peu avant Kiev dans le Dniepr, serpente avec ses glaçons,

à travers des marais immenses recouverts de neige et de glace.

C'est triste, triste à contempler.

 

Nous arrivons à Kovel, petite ville russe.

Comme nous sommes dans des wagons à découvert , et que le train, essoufflé, va très

doucement, il est vrai que la voie ferrée est très endommagée par les combats, nous

sommes aux premières loges pour "admirer" le paysage.

Tout n'est que désolation.

Tout est en ruines, les forêts, elles-mêmes nombreuses, sont déchiquetées par les obus.

Quand les arbres ne sont pas couchés, il ne reste que des demi-troncs cisaillés.

Tout le sol est remué, bouleversé.

C'est un véritable paysage apocalytique !

On a même vu, chose étrange et presque incompréhensible, un blockhaus, un très gros

bunker en ciment massif, complétement retourné sur le dos !

Il a dû falloir une sacrée dose de dynamite pour faire sauter en l'air un pareil mastodonte !

Nous n'en croyons pas nos yeux !

 

Puis, nous passons à Rovno dans la province du Dniepr.

Nous arrivons à Chepetovka.

Là, un incident majeur a failli tourner à la catastrophe.

Le train, qui devait se diriger sur Vinnitsa et Odessa, oblique en direction de Kiev.

Nous pensons aussitôt : nous allons vers l'est, c'est-à-dire dans une autre direction que

celle prévue !

 

Ca y est, ils nous envoient en Sibérie !

 

C'est la panique dans toutes les têtes. Nous allons être déportés en Sibérie !

Heureusement, notre ami André Flaum, qui est avec nous dans le train, comprend

aussitôt la situation.

Comme il parle couramment le russe, il passe de wagon en wagon, grimpant par-dessus

tout le monde et arrive, avec grande difficulté à la locomotive.

Là, il discute avec le conducteur qui est ivre et qui ne veut rien entendre pour reprendre

la bonne direction.

Alors, il fait le même chemin en arrière, et demande à tous les prisonniers de donner

quelque chose : argent polonais, bagues, chocolat pour les rares qui en ont encore.

Et muni de ces cadeaux, il retourne à la locomotive. 

Âpres discussions.

 

Nous arrivons à Kiev. Nous nous arrêtons en gare.

Là, nous voyons de belles dames, rouge aux lèvres, très bien habillées, de beaux messieurs, mais à côté, de pauvres types en haillons, les pieds entourés de guenilles, en guise de chaussures.

Ici, il y a deux classes bien distinctes.

Les gens du Parti, riches, et les autres, miséreux !

La ville de Kiev est belle, moderne, de grands buildings s'élèvent un peu partout.

De temps à autre, un poste de radio, situé dans une maison (tout le monde n'en a pas !),

diffuse nouvelles politiques et autres.

Les gens, dans la rue, se rassemblent en grand nombre pour écouter.

 

-Article dans la rubrique "Guerre mondiale (2ème) : Diem perdidi (6)".